A l’occasion de la Semaine Mondiale pour l’Accouchement Respecté (SMAR) du 19 au 24 mai 2015 et dont le thème était cette année « Time and loving care me and my baby », le CALM a organisé une série d’événements sur 3 jours. Découvrez ces 3 temps pour échanger et faire réfléchir sur « la naissance respectée ».
L’exposition photographique « Naître autrement » de Julie Balagué
Julie Balagué s’est interrogée et intéressée à la naissance en France. En 2013, elle décide de parler de l’accompagnement global à la naissance en suivant 3 couples au sein du Calm. De ce travail est né un reportage photographique d’une grande et belle intensité sur cette aventure aussi unique que merveilleuse qu’est la mise au monde.
Le projet a été présenté en exclusivité lors d’une soirée vernissage le mardi 19 mai. A cette occasion, le Calm a été ravi de le faire découvrir aussi bien à des professionnels, des sages-femmes et la chef de service de la Maternité des Bluets, qu’à de futurs parents curieux et les couples adhérents à la maison de naissance.
Pour découvrir l’interview de Julie Balagué
Les ateliers initiation du mercredi 20 mai
Dans l’idée de « prendre du temps pour soi (lors de la grossesse) et avec bébé (pour renforcer le lien) », cette journée Portes Ouvertes était dédiée à la découverte d’autres méthodes de préparation à l’accouchement comme la sophrologie. Elle avait aussi pour vocation d’ouvrir de nouvelles portes vers la parentalité de proximité avec des ateliers Parents/ Bébé autour du massage et de l’éveil sensorimoteur des petits.
Dans une ambiance joyeuse et conviviale, 40 mamans/ bébés et quelques papas ont profité de ses ateliers gratuits proposés tout au long de la journée par des professionnels enthousiastes à faire découvrir leurs pratiques autour du soin et de la relation parents / bébé.
La table ronde de jeudi 21 mai
Plus de 70 personnes étaient présentes pour cette soirée débat autour du « temps de naître » : des adhérents du CALM, mais aussi de nombreuses sages-femmes et divers professionnels du secteur médical ou praticiens en médecines douces, des représentants du Collectif de Défense de l’Accouchement À Domicile, des doulas, des formateurs Petite Enfance ou encore des étudiants.
Cette soirée débat a commencé par la projection du film photographique de Julie Balagué, une belle façon de lancer les différentes interventions et la discussion sur la notion du temps lors de la grossesse et à la naissance.
Puis place aux 4 intervenants. Pour poser le cadre, Sébastien Frachebois, professeur de philosophie et aussi papa du Calm a évoqué la venue au monde au sens large du terme et tout ce qu’elle implique, et aussi étonnant soit-il le vide philosophique concernant la naissance.
Paul Cesbron, gynécologue obstétricien et ancien Chef de Service de la maternité de Creil, est revenu sur ce temps de questionnement qui évolue au fil des mois de la grossesse et aussi ce temps de mise à l’épreuve de chacun et du couple. Avec sa voix de conteur et en s’appuyant sur sa longue expérience, il a rappelé le cheminement qui se fait et à faire pendant ces 9 mois. Un chemin jalonné de joie, de doute, d’interrogation… Parce que l’on ne devient pas parent du jour au lendemain. Il a rappelé en parallèle que la société ne permet pas par ailleurs de se poser et d’être dans la conscience de ces étapes que sont la grossesse et l’accouchement.
Laëtitia Inthavong, sage-femme ostéopathe du Calm, s’est appuyée sur son histoire personnelle et son expérience au Laos pour évoquer ce temps (important) de la physiologie et le respect du processus naturel de la naissance. L’occasion de revenir sur le rôle de l’accompagnant et de l’accompagnement global à la naissance. Avec à l’esprit cette question fondamentale, ne faudrait-il pas se demander quels sont les besoins de base ou fondamentaux de la femme qui accouche ?
Typhaine de Lavalette, psychologue et maman du Calm, a abordé et décrit de façon passionnante les différents temps ou étapes propres à chacun pour devenir parent, de sa propre naissance que l’on peut revivre alors, de ce cheminement de la grossesse qui diffère d’un couple à un autre et d’une femme à une autre selon l’histoire individuelle, de ces 9 mois écourtés avec ce bébé arrivant parfois « trop tôt », de ces 9 mois qui peuvent se prolonger et l’intervention médicale qui alors bouscule, de l’accueil de ce nouveau venu et de la relation qui ne va pas de soi et à construire avec ce bébé…
Même s’il y avait matière à échanger, il a fallu conclure cette soirée débat. Cela a été dit, s’il y a encore du chemin à faire en terme de prise de conscience de l’accompagnement et de la reconnaissance du métier de sage-femme, il apparait clairement que les choses bougent dans le bon sens avec l’expérimentation à venir des maisons de naissance. A l’issue des échanges avec le public, il en est ressorti que l’accompagnement à la naissance revient sans conteste aux sages-femmes. Et que c’est aux sages-femmes comme aux usagers de militer… conjointement et de défendre leurs choix (du lieu d’accouchement et de la façon d’accoucher).
La soirée s’est poursuivie dans une ambiance conviviale et chaleureuse autour d’un bon buffet froid au Calm. Les participants ont pu poursuivre les échanges sur ce sujet du temps de naître… et d’autres, et à la fois profiter de la magnifique exposition de Julie Balagué.